Ouvrage à titre de seul auteur :
Lamghari, Y (2012), L’Islam en entreprise. La diversité culturelle en question, Academia- L’Harmattan, Louvain-La-Neuve
Articles et autres publications :
Lamghari, Y "Radicalisation violente. Analyse et balises pour le travailleur social". L'Observatoire, n° 86. Mars 2016
Lamghari, Y "Pourquoi le complotisme séduit les jeunes musulmans". Revue Politique, n° 93, janvier-février 2016.
Lamghari, Y " Jeunes: Comment ils se radicalisent". Revue Politique, n° 89, mars-avril 2015.
Lamghari, Y et Torrekens, C "L’islam à Bruxelles : mobilisations identitaires et politiques", in Devleeshouwer, P., Sacco, M et Torrekens, C (eds) " Bruxelles, ville mosaïque. Entre espaces, diversités et politiques" éditions de l'Université de Bruxelles, 2015.
Torrekens, C; Adam, I; Lamghari, Y; Thys, R; Westerveen, L; Van Dijk, M. "Belgo-Marocains, Belgo-Turcs: (auto)portrait de nos concitoyens". Fondation Roi Baudoin, 2015.
Lamghari, Y. "La STIB à l'épreuve du fait religieux" in "Les défis du pluriel". Couleurs livres. 2014
Lamghari, Y "Peut-on parler de communauté musulmane de Belgique ?". Agenda interculturel. Février 2014.
Lamghari, Y "Gestion de la diversité convictionnelle. Le cas de la STIB". Agenda interculturel. Novembre 2014.
Lamghari, Y "La neutralité à la STIB" in D. Cabiaux, F. Wibrin, L. Abedinaj, L. Blésin (eds), Neutralités et faits religieux. Quelles interactions dans les services publics?, coll. Islams contemporains, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2014.
Torrekens, C et Lamghari, Y " Un islam électoral". Revue politique, n° 78, janvier-février 2013.
Lamghari, Y " L'épouvantail de la "charia" ". Revue politique, n° 78, janvier-février 2013.
Lamghari, Y. "L'entreprise à l'épreuve du fait religieux". Revue Démocratie, février 2013.
Dubetz, E., Lamghari, Y. et Roller, A. (2012). Les primo-arrivants face à l’emploi en Wallonie et à Bruxelles. Pour la Solidarité. Bruxelles.
Formation sur le thème de la radicalisation à portée violente à destination des professionnels du secteur jeunesse de la commune de Courcelles. Novembre 2018.
Formation sur le thème de la radicalisation à portée violente à destination des professionnels du secteur jeunesse de la région de Charleroi. Centre régional d'intégration de Charleroi (CRIC). Novembre 2017.
Conférence: "Profils et motivations des jeunes qui se radicalisent" Centre Régional d'Action Interculturelle du Centre. CERAIC . Mars 2017
Formation sur le thème de la radicalisation à portée violente à destination des professionnels du secteur jeunesse de la région de Charleroi dans le cadre du cycle de formation "Radicalisme des jeunes – clés de compréhension, de gestion et d’accompagnement vis-à-vis des jeunes et des familles ". Centre régional d'intégration de Charleroi (CRIC). Mars 2017.
Apéro-débat: "La pratique de l'islam en Belgique aujourd'hui". Organisé par la ligue des droits de l'homme, la bibliothèque de Perwez et le centre culturel de Perwez. Mars 2017.
Conférence "Radicalisation violente. Des clés pour bien comprendre". Association européenne pour le vivre ensemble (ASEVE). Février 2017.
Formation sur le thème de la radicalisation à portée violente à destination des professionnels du secteur jeunesse de la région de Charleroi dans le cadre du cycle de formation "Radicalisme des jeunes – clés de compréhension, de gestion et d’accompagnement vis-à-vis des jeunes et des familles ". 30 personnes. Centre régional d'intégration de Charleroi (CRIC). Novembre 2016.
Participation à la table ronde :« Radicalisation: comprendre pour agir » à l’invitation de Tout autre chose. Juin 2016.
"Les réfugiés, de potentiels terroristes ? Comprendre pour casser les préjugés ». Intervention à l'invitation de la CSC Mons. Mai 2016
"Des complots partout? Conspirationnisme et pensée critique ". Participation à un lunch-débat. Liège. Février 2016.
"Radicalisme. Parole aux jeunes". Rencontre-débat avec des jeunes bruxellois. Fedactio. Février 2016
"Existe-t-il un lien entre radicalisation, terrorisme et islam?". Intervention dans le cadre de la table ronde "Comment lutter efficacement contre le terrorisme?" à l'invitation des Jeunes CSC. Bruxelles. Décembre 2015
Participation à une table ronde sur "le passé, le présent et le futur des quartiers populaires" dans le cadre de la Nuit du Savoir sur Bruxelles". Kaaitheater. Bruxelles. Novembre 2015.
"L'islam, c'est quoi?". Conférence à destination d'un groupe de dames âgées, Vie Féminine. Décembre 2015.
"Approche globale du processus de radicalisation: la double rupture". Intervention dans le cadre du cours "Théories et doctrines politiques
contemporaines". Université de Liège. Novembre 2015
Formation visant à sensibiliser à la thématique de la radicalisation violente, à décrypter et à prévenir le processus de radicalisation violente. Formation (5 groupes de 15 personnes) à destination des travailleurs du service de Prévention de la commune d'Ixelles. Novembre et décembre 2015.
Coaching de groupes autour de la thématique de la distance professionnelle, à destination des travailleurs sociaux de la LES (Lutte contre l'Exclusion Sociale à Molenbeek), commune de Molenbeek. 5 groupes de 20 personnes. Septembre et Octobre 2015.
Formation visant à sensibiliser à la thématique de la radicalisation violente, à décrypter et à prévenir le processus de radicalisation violente et à outiller les travailleurs. Formation (5 groupes de 20 personnes) à destination des travailleurs du service de Prévention de la commune de Schaerbeek. Septembre et octobre 2015.
"La diversité en entreprise". Session de formation dans le cadre de la formation continue en Migrations, Diversité ethnique et Relations interculturelles, organisée par DiverCity/GERME (ULB) et le CEDEM (ULg). 2015.
Formation de "Sensibilisation à la thématique de la radicalisation violente: décrypter pour mieux prévenir". Formation (5 groupes de 20 personnes) à destination des travailleurs du service de Prévention de la commune d'Anderlecht. février et mars 2015.
Formation de sensibilisation à la thématique de la radicalisation violente, à destination des travailleurs sociaux du CPAS de Saint-Gilles. 3 groupes de 15 personnes. 2015.
"Islam: acteurs et dynamiques". Session de formation dans le cadre de la formation continue en Migrations, Diversité ethnique et Relations interculturelles, organisée par DiverCity/GERME (ULB) et le CEDEM (ULg). 2015
"Comment fonctionne la fabrique des discriminations". Intervention dans le cadre d'un séminaire organisé par le collectif TETE, le 24 janvier 2015.
" La radicalisation des "jeunes". De quoi parle-t-on ?". Intervention dans le cadre d'une table ronde organisée par Etopia, le 3 décembre 2014.
" Processus de radicalisation et départs vers la Syrie: la double rupture ". Intervention dans le cadre de la table ronde organisée par le délégué général aux droits de l'enfant. 21 octobre 2014.
"Départ des jeunes en Syrie: la double rupture". Intervention dans le cadre d'une réunion de travail "Les jeunes & La Syrie" organisée par l'asbl LES. Bruxelles, 9 mai 20014.
"Situation des Belgo-Marocains et des Belgo-Turcs sur le marché du travail". Colloque organisé par l'ABPM sous l'intitulé: "L’apport des populations issues de la diversité dans la création de
richesses socio-économiques: Le cas des immigrations marocaine et turque". 22 février 2014, Bruxelles.
« Freins et opportunités d’implication des Belgo-Marocains dans les activités transnationales » , participation à la rencontre « De la nécessité d’une nouvelle coopération décentralisée, regards croisés sur le cas Maroc/Belgique» organisée par l’ONG Targa-Aide, le 26 septembre 2013, Hôtel de ville de Bruxelles.
« L'islam à la STIB », invitation dans le cadre du séminaire « L’islam dans le monde du travail», Etopia, 7 mars 2013.
« De l’intégration à l’inclusion », invitation dans le cadre du séminaire : « Citoyenneté, diversité culturelle et religieuse et intégration » organisé par le CIRI, Louvain-la-Neuve, 9 mars 2013.
« Le CV anonyme : solution aux discriminations ou effet placebo ? », participation au débat : « Le CV anonyme : pour ou contre ? » organisé par le CAI de Namur, le 23 mai 2013.
« La neutralité à la STIB ». Journée de réflexion « Neutralité et faits religieux : quelles interactions dans les services publics ? » organisé par la CSC service public, 4 décembre 2012, Namur.
« La STIB à l’épreuve de la diversité ethnoculturelle », invitation dans le cadre du séminaire « multiculturalité et religions », Facultés universitaires de Saint Louis, 16 février 2012.
« Construction identitaire et gestion du religieux : l'islam à la STIB », Centre interdisciplinaire d'études de l'Islam dans le monde contemporain (CISMOC), UCL, 21 novembre 2012.
2005 – 2010: Maîtrise en gestion d’entreprise, obtenue avec grande distinction. Sujet de fin d’études : La diversité culturelle en entreprise, cas de la Stib.
Ecole d’ergologie. EPFC. Bruxelles.
2006 – 2007: Certificat universitaire en Sciences religieuses, Islam, obtenu avec grande distinction.
Université Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve
2003 – 2005: Diplôme interuniversitaire d’études spécialisées (DES) en Economie et Sociologie rurales, obtenu avec grande distinction.
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux et Université Catholique de Louvain.
1994 – 1999: Diplôme d’ingénieur agronome, obtenu avec la mention « Très honorable ».
Institut Agronomique et Vétérinaire, Rabat. Maroc
1991- 1993 : Baccalauréat en sciences expérimentales.
Lycée Moulay Rachid, Arfoud. Maroc
2018 - : Responsable Diversité Régionale. Talent.brussels.
2016 - 2017: Manager de la diversité. Service Public Régional de Bruxelles.
2012-2016 : Consultant externe pour Archétypes-Inter, Cabinet de consultance en gestion de la diversité des ressources humaines. Québec.
2013-2015 : Chercheur-consultant pour DiverCity - GERME (ULB). Recherche, consultance et formation en diversité ethnique, culturelle et religieuse.
2012 : Spécialiste de la diversité chez « Pour la Solidarité asbl », Think Tank européen.
2009 : Stagiaire : stage-recherche à la STIB, dans le cadre du travail de fin d’études
2006- 2007 : Coordinateur SAP : coordination des autorisations dans le système SAP dans le cadre du projet SAPHEGA. Solvay Pharmaceutique
2002 : Chercheur : recherche- action dans la région d’Errachidia (Maroc). Programme d'alimentation générale en eau potable des populations rurales (PAGER). Bureau d’études : SCET Maroc
2002 : Chercheur : recherche-action dans la région d’Essaouira (Maroc). Programme d'alimentation générale en eau potable des populations rurales (PAGER). Bureau d’études : ADI
Que les sceptiques se rassurent, il n’est nullement question d’en finir avec la diversité. Don quichotte a déjà essayé avec les moulins à vent et cela n’a pas marché : mission impossible ! Par contre, il est possible et même souhaitable d’en finir avec une certaine idée de la diversité.
Certains usages du terme diversité seraient amusants si ce concept aux contours flous ne se retrouvait pas inscrit dans le langage juridique, sans jamais être défini, et dans le langage managérial et communicationnel sans qu'il soit questionné.
Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde disait Camus. Mal définir les concepts, c’est mal saisir la réalité qu’ils tentent de cerner, et c’est prendre le risque de poser des choix, des politiques, des pratiques au mieux inutiles, au pire contre-productifs.
Pour appréhender la notion de diversité, il est nécessaire de faire un détour par le concept d’identité - ou un retour plutôt, ce qui revient finalement au même. Car les deux concepts sont intimement liés et c’est là que tout commence.
Toute identité est une construction. Pour construire son identité, tout humain a besoin d’opérer un double regard : l’un tourné vers son miroir propre et l’autre vers son environnement. C’est ainsi qu’il se forge une idée de lui-même par contraste entre son reflet, - unique/identique et la multitude, -infinie/différente. Imaginons un instant qu’il se trouve seul au monde ou qu’il ne voit autour de lui que des copies identiques. Il aurait de la peine à s’attribuer des caractéristiques propres. Il serait incapable de percevoir sa singularité, ses ressemblances et ses différences avec un autrui qui ne serait qu’une pâle copie de lui-même. La multitude et la différence sont de toute évidence nécessaires pour que l’humain puisse prendre conscience autant de sa singularité que de ce qu’il a en commun avec l’altérité. L’on peut conclure que la diversité est une condition nécessaire à la construction de l’identité. Autrement dit, il n'y a d'identité que parce qu'il y a diversité.
L'on peut également conclure que l'identité se contruisant dans un contexte social, elle en porte la marque. L'individu construit son identité en se frottant à un contexte fait de normes, valeurs, codes, interdits, tabous, injonctions implicites et explicites de toutes sortes, plus ou moins souples, plus ou moins négociables. Les différentes stratégies identitaires qui permettent à l'être de concilier tous les morceaux de son être, de son identité, qui lui permettent de rapprocher le plus possible son être, son paraître, ses aspirations et son agir, toutes ces stratégient se jouent dans un terrain culturellement, politiquement et socialement situé.
La diversité n’est rien d’autre qu’une situation de fait, celle de la société humaine faite d’un agrégat d’êtres humains semblables sur certains aspects et différents sur d’autres. Elle porte sur toutes les caractéristiques qui font l’être humain : son sexe, genre, orientation sexuelle, âge, état civil, situation sociale, professionnelle, état de santé, fortune, origine, sa religion, langue etc. La liste n’est pas exhaustive. La diversité, c'est tout cela à la fois. La diversité, c'est nous tous.
Assimiler diversité et altérité, c’est du coup un peu confondre les choses. C’est dans ce travers que tombe une certaine conception en vogue, qui laisse entendre que la diversité, c’est l’Autre. Or comme parmi les Autres, il y a forcément autre et autre, il faut bien, pour ne pas se compliquer la vie, faire un tri parmi tous les autres qui existent. C’est ainsi que commence la distinction, puis la hiérarchie entre les très autres, les moyennement autres et les pas très autres que cela (mais autres quand même). Ainsi est écarté rapidement le fait qu’on est toujours l’Autre de quelqu’un d’autre, que ce soit sur un plan ou sur un autre et que la diversité est la somme de tous ces êtres, à la fois semblables et différents les uns des autres.
C’est de cette façon qu’insidieusement, de tous les Autres possibles (pensez à la palette des caractéristiques propres à chacun), ceux qui ont un passé migratoire en viennent à être considérés comme les très autres. En essentialisant les uns, en gommant les différences des autres, et en hiérarchisant les altérités, se construit l’illusion que certains sont beaucoup plus Autres que les autres. C’est ainsi que la diversité finit par renvoyer exclusivement – dans l'imaginaire et le discours de certains - à l’origine étrangère. Finalement, cela revient à dire que la diversité, c’est l’Autre, mais pas n’importe quel autre. C’est plutôt l’Autre qui a un passé migratoire.
Cette essentialisation et cette confusion ne partent pas nécessairement d’une volonté de stigmatisation. Le terme diversité est même souvent chargé dans certains usages d’une connotation positive. La confusion part probablement d’une bonne intention qui expliquerait le succès de l’expression « personnes issues de la diversité » auprès de personnes qui, au lieu de s’en offusquer, la reprennent à leur compte et la promeuvent. Cette expression semble tenter de s’extirper des complications conceptuelles expliquées plus haut. Pour atténuer le stigmate collé à l’origine étrangère, ses adeptes estiment plus adéquat d’utiliser un terme moins stigmatisé, plutôt connoté positivement. Un euphémisme à moindre frais en quelque sorte. Paradoxalement, en confondant la notion de diversité avec l'origine étrangère, cet usage légitime le stigmate tout en réduisant et appauvrissant le champ réel que couvre la notion de diversité.
Pire encore, en cherchant à éviter le stigmate, cette expression en vient à être stigmatisante elle-même. C’est comme si l’origine étrangère était une tare à cacher sous le tapis. Quand bien même son usage ne part pas nécessairement d’une volonté de stigmatisation, il valide de facto la hiérarchisation des différentes formes d’altérité et l’élection de l’origine comme altérité suprême ce qui est quand même, avouons-le, problématique. Quand la catégorisation, l’essentialisation et la stigmatisation font bon ménage, la discrimination n’est plus très loin.
Poser ce qui précède ouvre sur d'autres interrogations légitimes. L’expression « issus de la diversité » illustre certes les limites de la notion de diversité, mais elle est bien commode pour faire l’impasse sur une question centrale : Comment désigner, autrement, les personnes visées par cette expression d’une manière qui évite aussi bien la suraffirmation identitaire, l'assignation identitaire que la stigmatisation?
C'est à cette question que je tenterai de répondre dans un prochain billet.