Quoi de plus gratifiant que les sourires et autres "merci" de ce groupe de dames âgées de Vie Féminine qui m'ont invité à leur parler d'islam. Parle-nous d'islam m'ont-elles demandé, tout simplement. Exercice difficile a priori mais ô combien stimulant. Parce qu'en l’occurrence il s'agit de parler de musulman-e-s, puisque l'islam (et ses textes) n'existe qu'à travers les croyances, interprétations, pratiques, actes et modes de vie, divers et variés, de ceux qui s'en réclament. L'islam n'existe pas non plus en dehors d'un substrat social et d'une réalité politique. Textes et environnement n'ont jamais cessé de s'influencer les uns les autres, tout au long de l'histoire des musulman-e-s et partout où ceux-ci/celles-ci se sont installé-e-s. Décrire la réalité de l'islam et des musulman-e-s en évitant à la fois les lectures "confessionnelles" (qui, en gros, rattachent les comportements, positionnements et postures des musulman-e-s à leurs textes religieux, en écartant tout autre élément) et les lectures "anti-confessionnelles" (qui minimisent ou nient le poids des textes et de leur interprétations dans le façonnement des expériences sociales, politiques et religieuses des musulman-e-s), telle est l'approche à privilégier à mon sens, qui en outre a le mérité de ne pas rajouter à la confusion ambiante. Je ressors de cette expérience avec la conviction renouvelée que l'"autre", c'est celui/celle que l'on construit comme tel et que c'est aussi à chacun-e de faire l'effort de déconstruire ses propres préjugés et stéréotypes. A ces dames, je dis merci.
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